En septembre 2021, le président chinois Xi Jinping a annoncé lors de l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) que la Chine cesserait de construire de nouvelles centrales à charbon à l'étranger tout en augmentant son soutien aux infrastructures énergétiques vertes et à faible émission de carbone dans les pays en développement. Cependant, selon la troisième revue annuelle du CREA (Centre de recherche sur l'énergie et l'air) sur l'interdiction chinoise du charbon à l'étranger, réalisée en collaboration avec People of Asia for Climate Solutions (PACS), la capacité de charbon annulée en 2024 a considérablement diminué, atteignant 5,6 gigawatts (GW), contre 15,9 GW entre 2022 et 2023.

En plus du ralentissement des annulations de projets chinois à l'étranger, depuis la publication du rapport 2023 du CREA, 7,9 GW de capacité de centrales à charbon soutenues par la Chine sont devenus opérationnels, portant la capacité totale opérationnelle à 26,2 GW, contre 18,3 GW en 2023 et 9,2 GW en 2022. Ces résultats indiquent que si la Chine a montré des progrès, le pays reste confronté à des défis importants pour respecter son engagement.

Au cours des trois années suivant cette annonce, un total de 42,8 GW de projets ont été annulés, évitant ainsi 4,5 milliards de tonnes d'émissions de carbone cumulées sur leur durée de vie. Pourtant, 52 centrales électriques restent dans les phases d'autorisation, de pré-autorisation et de construction, représentant une capacité supplémentaire totale de 49,5 GW. Selon notre analyse, l'annulation de ces projets pourrait éviter 202,5 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone (CO2) par an, soit un total estimé de 5,1 milliards de tonnes d'ici 2050.

L'année dernière, 3,4 GW supplémentaires provenant de projets de centrales électriques à l'étranger précédemment non annoncés sont passés directement à la phase de construction, et 4,9 GW à la phase de pré-autorisation. Au moins trois de ces projets proposés concernent la production d'électricité au charbon — 1,5 GW au Kirghizistan, en Zambie et au Zimbabwe — en violation directe de l'engagement de 2021. Par ailleurs, 700 MW de capacité de charbon soutenue par la Chine, qui avaient été mis en suspens par le passé, ont été relancés ou réactivés au cours de la dernière année.



Pour surmonter ces obstacles à la mise en œuvre de l'interdiction chinoise du charbon à l'étranger, nous proposons les recommandations politiques suivantes :

Recommandations politiques

  • Étendre l'interdiction du charbon à l'étranger pour inclure les projets énergétiques captifs, qui tombent dans une zone grise de l'interdiction tout en représentant certaines des plus grandes expansions continues de l'énergie au charbon.

  • Les financeurs de projets à l'étranger devraient recentrer leurs efforts sur le financement de projets d'énergies renouvelables, tels que l'énergie solaire, éolienne et hydroélectrique.

  • Les pays hôtes devraient prioriser et signaler clairement leur volonté de transition vers des solutions énergétiques plus durables, afin d'attirer davantage d'investissements dans ce domaine.

  • La Chine devrait fournir un soutien technique et financier pour le développement de stratégies de transition dans les pays hôtes, afin d'éviter que ces pays ne poursuivent des projets charbonniers même sans investissement chinois.

  • Les pays hôtes devraient éviter de passer du charbon au gaz, ce qui ne ferait que retarder la transition vers des sources d'énergie véritablement durables.

  • Les financeurs devraient mettre en place des mécanismes de reporting transparents et des exigences de divulgation publique pour tous les projets énergétiques à l'étranger, permettant à toutes les parties prenantes de suivre leur statut.